Perte d’autonomie : quels signes doivent vous alerter ?

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Pourquoi s’en préoccuper ?

Pourquoi s’en préoccuper ?

La perte d’autonomie chez les seniors, aussi appelée "perte d'indépendance", est un phénomène favorisé par la senescence (vieillissement cellulaire) mais aussi et surtout par le mode de vie et les maladies qui accélèrent le processus de sénescence. Ainsi, si tous les facteurs sont optimaux, la perte d’autonomie liée à la sénescence n’intervient que tardivement après 90 ou 100 ans. Si des facteurs de risques sont présents (sédentarité, carences nutritionnelles, manque de stimulations sociales et intellectuelles, perte auditive non compensée, maladies mal équilibrées) cette perte d’autonomie peut survenir bien avant vers 80 voir 70 ans.   Cette notion de perte d’autonomie, définie par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), concerne la diminution de la capacité d'une personne à réaliser sans aide des tâches de la vie quotidienne. Cela inclut notamment les activités quotidiennes comme se nourrir, se laver, se vêtir, ou encore se déplacer. Il est indispensable de comprendre que la perte d'autonomie ne touche pas uniquement la personne âgée concernée, elle a également un impact considérable sur l'entourage et les aidants. Alors, comment identifier les premiers signes de la perte d'autonomie? Quels sont ces gestes simples qui peuvent soudainement représenter un défi ? À quoi devrait-on prêter attention, tant sur le plan physique que psychologique ? On vous dit tout dans cette fiche prévention !

Conseils de prévention

  • Maintenez une activité physique régulière : Des exercices doux comme la marche ou la natation renforcent vos muscles et votre équilibre.
  • Adoptez une alimentation équilibrée : Mangez varié et nutritif aide à maintenir une bonne santé physique et cognitive.
  • Stimulez votre esprit : Faites des activités qui sollicitent votre mémoire et votre réflexion, comme la lecture ou les jeux de société.
  • Aménagez votre domicile : Installez des équipements de sécurité comme des barres d’appui pour éviter les chutes.
  • Entretenez vos liens sociaux : Participez à des activités de groupe ou rencontrez régulièrement vos proches pour rester actif socialement.
  • Faites des bilans de santé réguliers : Surveillez votre état de santé et consultez un médecin pour détecter précocement d’éventuels problèmes.

Comment se manifeste la perte d'autonomie ?

Les premiers signes qui doivent alerter

Voici quelques signes avant-coureurs à avoir en tête afin de prévenir un début de perte d’autonomie. 

  • Vous pourriez parfois rencontrer des difficultés pour accomplir certaines tâches du quotidien, comme vous lever du lit, vous déplacer dans la maison ou encore vous habiller. Des gestes autrefois simples, comme faire votre toilette ou préparer un repas, pourraient devenir plus complexes avec le temps.
  • Il se peut également que vous constatiez des petits oublis, comme ne pas fermer la porte ou manquer un rendez-vous. Bien que ces oublis puissent sembler sans importance, ils peuvent, à terme, avoir un impact sur votre sécurité et votre qualité de vie.
  • Vous pourriez aussi observer une perte d’intérêt pour des activités que vous aimiez, qu’il s’agisse de loisirs, de passe-temps ou de sorties. Ce changement d’intérêt peut parfois signaler un déclin, qu’il soit physique ou cognitif.
  • Des chutes plus fréquentes ou des difficultés à vous déplacer sans aide peuvent aussi être des signaux d’alerte à surveiller. L’équilibre et la mobilité étant essentiels pour préserver votre indépendance, ces signes méritent votre attention.
  • Enfin, il est possible que vous ressentiez des changements d’humeur, comme de l’irritabilité ou une tendance à vous isoler. Ces changements, ainsi que des troubles de la mémoire ou une baisse de l’activité sociale, peuvent être des indices d’une évolution à prendre en compte, même si tout cela ne semble pas alarmant à première vue.

 

Se tenir informé sur ces signes permet de mieux anticiper et de prendre les mesures nécessaires pour préserver votre autonomie le plus longtemps possible.

 

Comment évaluer votre degré d’autonomie ?

Évaluer votre niveau d’autonomie est une étape clé pour comprendre vos besoins et anticiper l’aide nécessaire afin de maintenir votre qualité de vie. Plusieurs outils existent pour cela, comme la grille AGGIR, largement utilisée par les professionnels de santé. Cet outil évalue vos capacités à effectuer des tâches essentielles du quotidien, comme se déplacer, s’habiller ou encore faire ses courses. Selon vos résultats, vous serez classé dans un Groupe Iso-Ressources (GIR), allant de 1 (dépendance forte) à 6 (autonomie complète).

 

L’évaluation ne se limite pas à la grille AGGIR. Il est aussi important d’effectuer un bilan médical complet. Ce bilan permet de détecter des problèmes de santé qui peuvent influencer votre autonomie, comme des troubles de la mémoire, des douleurs articulaires, ou encore des problèmes de vision et d’audition.

 

En cas de besoin, une équipe médico-sociale peut intervenir pour évaluer vos besoins à domicile, notamment si vous souhaitez faire une demande d’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Cela permet de mettre en place un plan d’aide adapté à votre situation.
En prenant le temps d’évaluer votre autonomie, vous vous donnez les moyens de vivre de manière plus sereine et indépendante, tout en anticipant d’éventuels besoins futurs.

Que faire face aux premiers signes de perte d'autonomie ?

Face aux premiers signes de perte d’autonomie, il est crucial d’agir de manière proactive. La perte d’autonomie est une question de santé qui doit être abordée par un professionnel de la santé compétent et ce, le plus tôt possible. Les personnes dont l’autonomie décline doivent consulter un gériatre ou un neurologue, qui sont spécialisés dans le traitement des affections liées à l’âge et au déclin cognitif. Un kinésithérapeute peut également être judicieux pour améliorer la mobilité et prévenir les chutes.

 

Ensuite, à mesure que les signes de perte d’autonomie se multiplient, il est important d’adapter le quotidien afin de maintenir un niveau de vie acceptable. Cela peut nécessiter des modifications à domicile pour prévenir les chutes telles que l’installation de rampes ou l’élimination des dangers potentiels de trébuchement.

 

Par exemple, des aides techniques peuvent également être utiles, notamment des cannes, des déambulateurs ou des barres d’appui. Il est aussi possible d’envisager l’aide d’un professionnel de santé à domicile, pour aider à la gestion des tâches quotidiennes. Enfin, il est essentiel de maintenir un réseau de soutien fort, composé de proches et de professionnels de santé, pour aider à naviguer dans cette nouvelle étape de vie sereinement.

Pour aller plus loin : les causes de la perte d’autonomie

La perte d’autonomie chez les seniors n’est pas inéluctable. Certaines maladies comme l’arthrose, les troubles cardiovasculaires ou la perte auditive non appareillée peuvent contribuer à une perte progressive d’indépendance. L’essentiel est de détecter rapidement les premiers signes pour agir.

Voici les principaux facteurs responsables de la perte d’autonomie:

 

Facteurs physiques

L’ostéoporose ou encore la faiblesse musculaire sont des causes fréquentes. Des fractures, comme celle du col du fémur, réduisent significativement la capacité à accomplir les tâches quotidiennes.

Une hypertension artérielle insuffisamment traitée peut aboutir à une maladie du cœur, car cela l’oblige à « forcer » pour envoyer le sang dans l’ensemble de l’organisme. Quand le cœur fatigue, les efforts au quotidien deviennent difficiles.
De plus, une hypertension artérielle non traitée agresse les artères et les fragilisent, induisant un risque d’Accident Vasculaire Cérébral (AVC).

 

Facteurs cognitifs

Le déclin cognitif, notamment avec des maladies comme Alzheimer, et les troubles psychologiques comme la dépression peuvent également conduire à une perte d’autonomie. Ces troubles affectent non seulement la mémoire, mais aussi la capacité à vivre de façon indépendante.

 

Facteurs aggravants

Certains éléments externes ou liés au mode de vie peuvent accélérer cette perte d’autonomie.

 

Accidents domestiques

Les chutes à domicile, souvent responsables de fractures graves, représentent une menace sérieuse pour l’autonomie des seniors.

 

Malnutrition et inactivité

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la malnutrition est fréquente en France, surtout par le fait de carences en protéines et en vitamines. En vieillissant, les personnes ont en effet tendance à avoir moins d’attirance pour la viande et le poisson et ne vont pas les remplacer par suffisamment de produits laitiers, de légumineuses ou de céréales pour compenser le manque de protéines. On appelle cela la dénutrition protéique. Au quotidien, si notre corps manque de protéines, les muscles ne peuvent pas être entretenus et vont fondre. Avec moins de muscles, les déplacements demandent plus d’efforts et entrainent plus de fatigabilité. On a donc tendance à en faire moins. Et moins on en fait, moins on préserve ses muscles. On rentre ainsi dans un cercle vicieux qui mène à la perte d’autonomie.

La malnutrition affaiblit donc les capacités physiques, mais aussi mentales, tandis que l’inactivité accélère la perte musculaire et la fragilité, exacerbant les effets du vieillissement.

Comprendre ces causes permet d’agir de façon préventive pour préserver l’autonomie des seniors le plus longtemps possible.

Bon à savoir : les premiers signes de perte d'autonomie à surveiller

Il est crucial de repérer les premiers signes de perte d'autonomie afin d'intervenir rapidement. Voici une checklist à garder à l'esprit des éléments qui doivent vous alerter :

  • Difficulté à accomplir des tâches quotidiennes comme se lever, se déplacer ou s’habiller
  • Oublis fréquents tels que des rendez-vous manqués ou des objets laissés à des endroits inhabituels
  • Perte d’intérêt pour des activités autrefois appréciées
  • Fréquentes chutes ou difficultés à se déplacer sans aide
  • Changements d’humeur


Quelques exemples d’exercices illustrant les recommandations

Défi de la mobilité active
Défi de la mobilité active

Pour préserver votre autonomie, fixez-vous un défi de mobilité. Commencez par intégrer une marche de 10 minutes chaque jour, puis augmentez progressivement à 15 ou 20 minutes. Si vous avez des difficultés à marcher, essayez des exercices doux comme des étirements ou des mouvements simples pour maintenir la souplesse et l’équilibre.